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Cabié bords d'etang landais de CABIE Louis
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Nom du peintre : CABIE Louis

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Biographie : Louis Cabié (Dol-de-Bretagne, 1854 ( ?) - Bordeaux, 1939)

« M. Cabié, marche à pas de géant vers le succès. Ses œuvres sont chèrement disputées par les collectionneurs ; il a la consécration de ses pairs et l’admiration du public. On ne saurait être mieux partagé. Ce qui fait la force de cet artiste qui a réussi à s’imposer, malgré sa timidité, c’est son honnêteté, sa conscience, son opiniâtreté au travail. Louis Cabié n’a jamais triché, il n’a point, par des artifices complaisants, cherché à tromper le public; il s’est toujours respecté et c’est ainsi que la fortune lui a souri ». Cette remarque faite en 1895 par Gabriel de Vérone, ( 1) résume l’opinion générale que les Bordelais se faisaient de l’artiste.

Au cours des années 1890, Cabié s’impose en effet parmi les meilleurs paysagistes girondins, assurant avec Smith et Cabrit, la relève de la première génération : « Parmi nos jeunes artistes bordelais, il est celui qui possède le plus de qualités viriles, le plus d’amour passionné pour la nature » (2).

Qu’on nous permette de rectifier les erreurs publiées dans l’article de Wikipedia: Cabié n’a pas « rejoint l'École naturaliste de Port-Berteau (près de Saintes) », ni « travaillé aux côtés de Gustave Courbet et de Jean-Baptiste Camille Corot ». Rappelons que le groupe éphémère de Port Berteau ( 3 ) n’a duré qu’entre l’été 1862 et le printemps1863, époque à laquelle Cabié n’était encore qu’un enfant de 8 ou 9 ans ! Né à Dol le 16 novembre 1854 ( 4 ), Louis-Alexandre Cabié s’installe à Bordeaux vers 1870, fréquente le décorateur Léopold Thenot et se forme avec Hyppolite Pradelles. Etude dans la lande ( n° 79) constitue son premier envoi aux Amis des Arts en 1879. A partir de 1891, dans les livrets de salon, il se déclare également élève d’Harpignies, alors consacré comme un des maîtres du paysage. Il peint à ses côtés pendant plusieurs séjours dans les vallées de l'Allier et de l’Aumance, notamment à Hérisson. Il en retient la prééminence de l’arbre, le goût des compositions équilibrées, la franche découpe des frondaisons. Dans L’Artiste, Gaston Schefer témoigne de cette influence : « M. Cabié aime comme Harpignies les silhouettes robustes des arbres (…) et la ligne sévère des grèves. Il ne faut pas lui demander la grâce mélancolique des demi-teintes » (5).

Cabié qui accompagne parfois Auguin sur le motif se fait remarquer au salon bordelais en 1884 pour Forêt de Mouleau (Arcachon) (n° 110). Fidèle par intermittence au Bassin, le peintre impose à la fin des années quatre-vingts un talent puissant et contrasté : « M. Cabié est en peinture un poète à la Richepin ; et ses brutalités ont parfois une douceur exquise », note Gardarein (6).

Au début du XXè siècle, la presse qui reconnaît à l’artiste « une exécution magistrale, une saveur bien personnelle », déclare: « M. Cabié est dans toute la force de l’âge et de la production. Son talent vigoureux n’a plus rien de fruste. Il est absolument maître de son art et il a gardé toute la fraîcheur, toute la franchise de ses impressions en face de la nature » (7) .

Cabié expose au Salon de Paris dès 1889, où le remarque d’emblée André Michel (8). Il obtient la mention honorable en 1894, la médaille de 3è classe en1899, la médaille d’argent en 1902. Classé Hors Concours en 1902, il devient chevalier de la Légion d’Honneur en 1908. La presse parisienne est élogieuse : après Gaston Schefer, Olivier Merson considère ses envois comme « très remarquables » (9). Albert Wolff, le très redouté critique du Figaro, apprécie « deux très belles toiles de M Cabié, Le soir à Saint-Georges, près Royan et Matinée d’octobre près Cognac, charmantes de lumière et d’effet » (10). Jules Rais signale en 1900 « l’émotion passagère devant le drame éternel : les silhouettes d’arbres drapés, des ruines et le miroir d’un étang sous le vaste ciel déroulé » (11). Pour Albert Thomas, « Louis Cabié… nous ramène, inconsciemment peut-être, vers Corot et Nicolas Poussin » ( 12) . En 1909, Léon de Saint-Valéry note : « Salle 1 – M. Cabié se satisfait, pour exprimer sa Matinée de Novembre, de la seule impression, tout extérieure, d’une unanime tonalité rouille et chrome » (13).

Avec le Bassin d’Arcachon, les sites de prédilection de Cabié sont la Dordogne, en particulier les bords de la Vézère, aux Eyzies (dès 1887), mais aussi Saint-Circq, Tursac, Périgueux, Montpon, Beynac ; les Landes, dont les chênes gris à Parentis –en-Born (dès 1888) ; le littoral de Royan et de Saint-Georges-de-Didonne (dès 1890), la Charente explorée depuis Thenac, près de Saintes où l’artiste est domicilié en 1899. Cabié séjourne en Vendée dès 1906, et peint sur l'île de Noirmoutier, dont il apprécie comme Vergez, les chênes verts. On lui doit encore des marines prises à Biarritz ( 1891), Hendaye (1895), Saint-Jean-de-Luz (1927), des paysages provençaux ( dès 1894) , du Cantal (dès 1897), de Clisson (dès 1906), de Carcassonne ( 1924). Demeurant à Bordeaux ( 14 ), Cabié a, dès 1903, un domicile parisien où il s’installe durablement de 1906 à la fin de la guerre ( 15) .
Préfaçant l’exposition parisienne du peintre en 1922, Roger-Milès déclare : « Si j’étais tenté d’indiquer ce qui l’attire surtout, je dirais qu’il est le peintre de l’arbre. Ah ! les coins de forêt de Cabié ; ses massifs au bord d’une rivière, au cœur d’une vallée ; ses bons géants au tronc noueux qui arrondissent leur épaule sur l’écran du ciel ensoleillé. Ce qu’il doit à cette inspiration, puisée aux sources même des choses contemplées, de belles pages sincères, fortes, vécues, émues. (…) Partout où il a planté son chevalet, il est demeuré attentif devant les nuages envolés, les petites villes étagées au flanc des coteaux, les brouillards qui déroulent leur gaze diaphane, les saisons qui passent » ( 16 ).

A titre d’exemple de l’engouement suscité par Cabié auprès des amateurs d’Aquitaine, l’inventaire après décès du mécène Etienne Baudry réalisé dans sa villa de Royan le 23 décembre 1908 comportait onze toiles de l’artiste, dont l’œuvre est conservée dans de nombreux musées: Alençon, Angers, Bordeaux, Castres, Chambéry, Cognac, Dax, Libourne, Paris (musée d’Orsay), Périgueux, Saintes, Toulon…


Jean-Roger Soubiran




1 - Gabriel de Vérone, « le Salon de Bordeaux –II », Le Nouvelliste de Bordeaux, 3 mars 1895, p.3

2 – A. G., « Exposition de la Société des Amis des Arts– 2e article », La Gironde, 3 avril 1891, p.3.

3 – cf. Autour de Courbet en Saintonge, Le Festin, 2007 ( sous la direction de Jean-Roger Soubiran).

4 – les dates fluctuent sous la plume des divers auteurs : on trouve ainsi fréquemment 1853, 1854, 1857. Seul, l’acte de naissance de l’artiste - que nous n’avons pas encore consulté - permettra de trancher.

5 – Gaston Schefer, « Le paysage au Salon du Champ de Mars et au Salon des Champs Elysées », L’Artiste, juillet 1891, p. 39.

6 – A. Gardarein, « Au Salon, III », Le Nouvelliste de Bordeaux, 23 mars 1889, p. 3.

7 - A.S., « Exposition de la Société des Amis des Arts– 8e article », La Gironde, 17 février 1901, p. 3.

8 - André Michel, « Promenades au Salon », Journal des Débats, 18 juin 1889, p. 3.

9- Olivier Merson, « Le Salon des Artistes français 1891 », Le Monde Illustré, 18 août 1891, p.39.

10 - Albert Wolff, « Salon de 1897 », Figaro-Salon, 1897, p.66.

11 - Jules Rais, « le Salon de 1900-2è article », Gazette des Beaux-Arts, 1er juin 1900, p.512.

12 - Albert Thomas, « le Salon de 1900 », l’Art décoratif, mai 1900, p 83.

13 - Léon de Saint-Valéry, « Au Salon des Artistes Français, le Paysage », Revue des Beaux-Arts, 1909, p.2.

14 – Cabié réside d’abord, 130, route d’Espagne, entre 1884 et 1887 ; 5, rue Tastet, de 1888 à 1896 ; 4, rue de l’Observance, de 1897 à 1900 ; 84, cours de Tourny , de 1901 à 1906. Revenu de Paris après la guerre, il s’installe 24, rue de Grassi jusqu’en 1928, puis dès 1929 à Caudéran, 79, avenue de la République.

15 – en 1903, il demeure à Paris, rue des Petits-Champs, 73 et à partir de 1906, avenue de Villiers, 74. Ce dernier domicile est encore mentionné en 1920.

16 - L. Roger-Milès, préface au catalogue de l’exposition Louis Cabié, Paris, Galerie Artes, 8 rue Tronchet, 20 novembre au 2 décembre 1922.

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